Constant Mutamba

Kinshasa, le 17 juillet 2024 – Une enquête a été ouverte sur les soupçons de détournement de fonds au Sénat de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé ce mercredi 17 juillet, le ministre d’État chargé de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba. Cette annonce marque une étape importante dans la lutte contre la criminalité financière au sein des institutions publiques du pays.

Le ministre de la Justice a informé le président du bureau d’âge de la chambre haute du Parlement, Pascal Kindwelo, lors d’une rencontre au Palais du Peuple, selon les informations rapportées par l’Agence Congolaise de Presse (ACP). Constant Mutamba a expliqué que cette enquête vise à faire la lumière sur les accusations de détournement de fonds qui circulent depuis quelque temps.

« Comme vous le savez, il y avait des bruits qui couraient sur le détournement des fonds par le bureau sortant du Sénat. Il était donc question pour nous d’assurer et rassurer le bureau provisoire des termes de l’enquête judiciaire que nous avons diligentée pour que le peuple congolais soit éclairé sur la photo qui a circulé et où nous avons vu des anciens sénateurs avec des briques d’argent sur la table. Plus rien ne sera comme avant et c’est à l’issue des enquêtes, qui sont jusque-là inquisitoires, que nous fixerons l’opinion sur les mesures urgentes et coercitives qui seront prises », a précisé le ministre.

Le 6 juillet, Constant Mutamba avait déjà instruit la Police judiciaire des parquets de diligenter en urgence une enquête judiciaire sur les soupçons de détournements pesant sur certains membres de l’ancien bureau du Sénat. Ces instructions faisaient suite à une lettre signée le 1er juillet par Tanguma Tomongonde Mossai, sénateur honoraire et président intérimaire du bureau sortant, qui avait alerté l’inspecteur général des finances sur un détournement présumé de 8.092.000.000 francs congolais, soit environ 3 millions USD.

En réponse à ces accusations, le bureau provisoire, dirigé par Pascal Kinduelo, a fermement réfuté ces allégations dans un communiqué officiel. Le Sénat a également publié des documents contredisant les accusations de détournement de fonds par le bureau d’âge. Pascal Kinduelo a affirmé n’avoir trouvé aucun dollar dans les caisses, précisant que le bureau provisoire avait hérité de dettes s’élevant à 3 millions USD de la part du bureau sortant.

Cette enquête s’inscrit dans un contexte de méfiance généralisée et de lutte contre la corruption qui gangrène les institutions publiques en RDC. La transparence et la reddition des comptes sont devenues des priorités pour le gouvernement, déterminé à assainir la gestion des fonds publics et à restaurer la confiance des citoyens.

L’issue de cette enquête est attendue avec impatience par l’opinion publique, qui espère que des mesures strictes seront prises pour punir les responsables de détournements et prévenir de telles pratiques à l’avenir. Cette affaire, révélant des dysfonctionnements graves au sein des plus hautes instances législatives du pays, pourrait marquer un tournant dans la gestion des finances publiques en RDC.