La politique congolaise est le théâtre de vifs débats et de tensions croissantes alors que les préparatifs pour les élections de 2023 sont en cours. Au cœur de cette agitation se trouve le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), l’ancienne famille politique de l’ancien président Joseph Kabila, qui a suscité des réactions vives en déclarant son désaccord avec le processus électoral actuel.
Lors d’un point de presse jeudi, le Secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Shadary, a ouvertement déclaré ne pas reconnaître l’actuelle Commission électorale nationale indépendante (CENI), dirigée par Denis Kadima. Il a appelé à la mise en place d’une nouvelle CENI pour garantir des chances égales à toutes les parties prenantes dans le processus électoral.
Le PPRD maintient sa position en faveur du maintien de la date des élections au 23 décembre 2023, conformément à l’accord existant. Cependant, le parti estime qu’il existe des préalables indispensables pour assurer la transparence, la crédibilité et l’inclusivité du processus électoral. Parmi ces préalables, Emmanuel Shadary Ramazani, Secrétaire permanent du PPRD, a cité la nécessité d’une Cour constitutionnelle impartiale.
« Si on exclut un candidat pour des raisons fallacieuses, on interprète mal la constitution, là c’est comme si on nous demande d’appliquer l’article 64 de la constitution », a-t-il déclaré, faisant référence à l’article 64 de la constitution congolaise qui garantit le droit à la participation politique.
En réaction aux déclarations du PPRD, Constant Mutamba, président du regroupement politique Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo (NOGEC), a exprimé son regret face à ce qu’il considère comme des maladresses de la part du PPRD. Il a critiqué le manque de respect envers les camarades politiques et a posé des questions sur le sort des candidats déjà enrôlés par le parti.
« Regrettable qu’un « leader » politique brille de pareilles maladresses et d’irrespect pour ses camarades », a-t-il déclaré, ajoutant, « que fera-t-il de ceux déjà enrôlés ? Quels candidats brandira-t-il sans électeurs ? Nos aînés souffrent lamentablement d’inexpérience. »
En dehors du PPRD, un autre parti politique, l’Avenir du Congo (ACO) dirigé par Patrick Bologna, a annoncé ce vendredi qu’il n’est pas concerné par le processus électoral en cours. Le parti a appelé le peuple congolais à réclamer des élections inclusives, transparentes, crédibles et apaisées.
Les tensions politiques continuent de monter en République démocratique du Congo à mesure que l’échéance électorale se rapproche. La déclaration du PPRD, l’un des partis politiques les plus influents du pays, ainsi que les réactions qui en découlent, témoignent des enjeux élevés qui entourent ces élections cruciales pour l’avenir de la nation congolaise.