La Nana-Mambéré, préfecture de l’ouest de la Centrafrique, fait face à une situation sécuritaire extrêmement précaire, ayant des répercussions profondes sur la vie quotidienne de la population et l’économie locale. La présence des forces armées centrafricaines et de leurs alliés russes n’a pas réussi à contenir les cas de braquages et d’exactions signalés quotidiennement dans le centre de Bouar et dans les zones avoisinantes.
La ville de Bouar, située à seulement 150 kilomètres de la frontière camerounaise, ainsi que les villages environnants, sont plongés dans un climat de peur et d’incertitude. Ces dernières semaines, la situation s’est aggravée avec la recrudescence du banditisme.
Lionel Makilo, résident de Bouar, exprime son désarroi : « L’insécurité règne en maître dans la ville. À peine à cinq kilomètres, il y a des tueries, des massacres. Les hommes armés sont omniprésents. Il est dangereux de parcourir plus de quinze kilomètres en sécurité. Chaque soir, la ville est le théâtre de braquages. Les malfaiteurs armés font irruption chez vous pour s’emparer de vos biens. Il est difficile pour nous de les identifier. »
Les risques d’exactions commises par les groupes armés entravent les déplacements des habitants. L’accès aux terres pour les agriculteurs, ainsi que la mise en place de toute activité génératrice de revenus, sont fortement limités.
Mireille Feïkeram, commerçante, exprime sa détresse : « La sécurité nous fait cruellement défaut à Bouar. Les commerçantes sont régulièrement victimes de viols et d’agressions physiques. Nos confrères commerçants sont constamment victimes d’assassinats perpétrés par des hommes armés. Le gouvernement doit renforcer la sécurité dans toute la préfecture. Nous aspirons à la paix. »
Les marchés hebdomadaires, qui constituent des lieux d’échange vitaux, tournent au ralenti dans toute la préfecture. Outre l’insécurité, l’état déplorable des routes reliant la ville de Bouar aux villages environnants limite les déplacements des populations. Conscientes de cette situation alarmante, les autorités locales ont promis une réponse urgente.
La Nana-Mambéré se trouve à la croisée des enjeux sécuritaires et socio-économiques, et sa population aspire à des mesures décisives pour rétablir la paix et la stabilité. Malgré les efforts des forces armées, la situation demeure tendue, laissant de nombreux défis à relever pour restaurer la sécurité et l’espoir au sein de la préfecture.