Kinshasa, 30 Mai 2024 – Selon une enquête approfondie menée par Forbidden Stories et corroborée par des rapports de Human Rights Watch et Amnesty International, plusieurs officiers de l’armée rwandaise ont perdu la vie en soutenant le groupe rebelle M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces militaires, de grades variés tels que caporaux, seconds lieutenants, lieutenants et lieutenants-colonels, sont morts entre mai 2022 et le début de l’année 2023.
Malgré des preuves accablantes, les autorités rwandaises continuent de nier toute implication dans le conflit en RDC. Les familles des soldats tombés ne reçoivent que des explications vagues, souvent limitées à « mort en service », sans détail sur les circonstances de leur décès, plongeant les proches dans une douleur profonde et exacerbée par l’absence de transparence officielle.
Le M23, un groupe rebelle soutenu par Kigali, est actif dans les régions du Nord-Kivu, où les combats sont intenses. Des témoignages et documents obtenus par des journalistes courageux confirment l’implication militaire rwandaise, malgré les dénégations publiques. Human Rights Watch a documenté des abus graves commis par le M23, incluant des exécutions sommaires et des viols systématiques, souvent soutenus par des armes et des équipements fournis par le Rwanda.
Les civils du Nord-Kivu ont souffert d’exactions terribles. Amnesty International rapporte des cas de viols et de meurtres commis par le M23. Les survivants décrivent des attaques brutales où des hommes ont été exécutés sommairement et des femmes violées, souvent sous les yeux de leurs enfants. Les habitants de localités comme Kishishe ont été particulièrement touchés, avec des témoignages décrivant des scènes de massacre et de violences sexuelles systématiques.
Des journalistes comme Samuel Baker et John Williams Ntwali ont risqué leur vie pour révéler ces vérités cachées. Leurs enquêtes ont permis d’identifier les militaires morts et de mettre en lumière le rôle du Rwanda dans ce conflit. Cependant, leur quête de vérité a eu des conséquences tragiques : Baker a été contraint à l’exil, tandis que Ntwali est décédé dans un accident suspect.
La communauté internationale, y compris les États-Unis et l’Union européenne, a exprimé des préoccupations croissantes face à l’implication du Rwanda. Des appels ont été lancés pour que Kigali retire ses troupes et cesse son soutien au M23. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exhorté le Rwanda à utiliser son influence pour encourager le M23 à se retirer et à cesser les hostilités.
Cette situation complexe et tragique souligne le besoin urgent de transparence et de responsabilité de la part de toutes les parties impliquées dans le conflit. Les sacrifices des soldats rwandais et les souffrances des civils congolais ne doivent pas rester ignorés. La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour assurer la paix et la justice dans cette région troublée.