Jacques Kyabula Daniel Bumba

Jacques Kyabula et Daniel Bumba, respectivement gouverneurs des provinces du Haut-Katanga et de Kinshasa, sont au cœur d’une nouvelle controverse politique après avoir été interdits de présenter leurs programmes d’actions devant les assemblées provinciales. La décision émane de Jacquemain Shabani, Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, qui a émis un télégramme rendu public ce vendredi 28 juin 2024.

Dans cette communication officielle, les deux gouverneurs ont été sommés de cesser immédiatement toutes leurs activités en rapport avec la présentation de leurs programmes de gouvernement. Le télégramme stipule également que Jacques Kyabula et Daniel Bumba doivent se rendre à Kinshasa d’ici le lundi 1er juillet pour être entendus par le ministre de l’Intérieur.

« Vous saluer et vous instruire, dès réception du présent message, prendre toutes dispositions utiles et nécessaires aux fins de sursoir, chacun en ce qui le concerne, au dépôt du programme du gouvernement devant l’assemblée provinciale. En outre, toutes affaires cessantes, vous êtes convoqués à mon office lundi 1er juillet 2024 à 10h », lit-on dans le télégramme adressé aux deux gouverneurs.

La raison de cette interdiction n’a pas été explicitement mentionnée dans le télégramme. Toutefois, il apparaît que la constitution des gouvernements provinciaux par les deux gouverneurs, chacun ayant nommé 10 ministres et 10 commissaires généraux, est en violation de l’article 198 de la Constitution de la République Démocratique du Congo. Cet article stipule que « le nombre des ministres provinciaux ne peut dépasser dix ».

Il sied de signaler que pour le Haut-Katanga, cette interdiction tombe légèrement en retard. Le gouverneur Jacques Kyabula avait présenté son programme d’actions devant les députés provinciaux le même jeudi 27 juin où il a publié son gouvernement. Il ne reste désormais à Kyabula qu’à répondre aux questions des députés et à solliciter l’investiture de son gouvernement.

Pendant ce temps, à l’Assemblée provinciale de Kinshasa, tout était prêt pour que le gouverneur Daniel Bumba présente son programme de gouvernement et sollicite son approbation par les élus provinciaux avant que l’interdiction ne soit émise.

Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre les autorités provinciales et le gouvernement central, soulignant les défis de la gouvernance et de la décentralisation en RDC. Les prochains jours seront cruciaux pour voir comment cette confrontation politique évoluera et quelles seront les répercussions pour les gouverneurs concernés et leurs administrations.