Chemaf

Kinshasa, le 1er juillet 2024 – La société minière Gecamines a annoncé son opposition à la vente de la société minière de cobalt Chemaf SA et de ses actifs congolais à Norin Mining, une unité de la China North Industries Corp (Norinco), soutenue par l’État chinois.

Chemaf, qui loue ses actifs à la Gecamines, avait déclaré jeudi dernier avoir accepté la vente afin de régler des dettes, principalement financées par son partenaire de longue date, le négociant en matières premières Trafigura. Cependant, cette transaction nécessite l’approbation de la Gecamines, qui a maintenant exprimé son refus.

Dans un communiqué officiel, la Gecamines a affirmé son droit d’approbation sur de telles transactions et a indiqué que son conseil d’administration avait voté contre cette vente. « La Gecamines n’approuvera pas la vente des actifs de Chemaf à Norin Mining, » peut-on lire dans le communiqué.

Chemaf n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires. Lors de l’annonce de la vente, l’entreprise avait précisé que l’opération restait soumise à certaines conditions, incluant l’approbation de la Gecamines et les autorisations réglementaires chinoises.

Fondée en tant qu’entreprise familiale, Chemaf s’est spécialisée dans l’extraction de cuivre et de cobalt. Elle s’est mise en vente l’année dernière en raison de difficultés financières qui entravaient l’expansion de ses projets Etoile et Mutoshi en République démocratique du Congo, exacerbées par la baisse des prix du cobalt.

Les entreprises minières chinoises, souvent soutenues par l’État, ont renforcé leur présence en République démocratique du Congo, un pays crucial pour l’approvisionnement en cuivre et cobalt, des matières essentielles à l’industrie des véhicules électriques en plein essor de la Chine.

La décision de la Gecamines d’opposer son veto à cette transaction souligne les tensions et les enjeux géopolitiques croissants autour des ressources naturelles stratégiques en Afrique centrale, alors que les nations et les entreprises mondiales cherchent à sécuriser leur accès à ces matériaux critiques.