Kinshasa, le 28 octobre 2024 — En République Démocratique du Congo, le Front Commun pour le Congo (FCC), coalition politique menée par l’ancien président Joseph Kabila, se dresse contre le projet de révision constitutionnelle initié par l’actuel chef de l’État, Félix Tshisekedi. Dans un communiqué diffusé ce dimanche 27 octobre, le FCC appelle à une mobilisation nationale pour contrer cette réforme qu’il qualifie de « dangereuse » pour la paix et la stabilité du pays.
Dans son communiqué, le FCC exprime un « non catégorique et cinglant » envers cette initiative, qu’il perçoit comme une menace pour les « droits, libertés et souveraineté » des Congolais. « Le peuple doit se lever pour défendre sa Constitution », a martelé le FCC, appelant ses partisans et la société civile à se mobiliser pour empêcher ce qu’il considère être une « machination politique » destinée à détourner l’attention des véritables problèmes auxquels fait face le pays, notamment la crise sécuritaire persistante.
La proposition de révision constitutionnelle de Félix Tshisekedi, annoncée lors de son passage à Kisangani, repose sur l’idée d’instaurer une commission d’experts en 2025 pour évaluer des réformes. Cependant, le camp Kabila rejette cet argument, réfutant les déclarations du président selon lesquelles la Constitution actuelle, adoptée en 2006, serait le fruit d’une influence étrangère. « La Constitution de 2006 n’a pas été écrite par des étrangers, mais par des compatriotes qui représentent la diversité de la nation congolaise », affirme le FCC.
Ce bras de fer rappelle des événements similaires en 2015, lorsque Joseph Kabila lui-même, alors à la tête de l’État, avait tenté d’introduire une révision de la Constitution, ce qui avait suscité une vaste indignation populaire et l’opposition de l’Église. Confronté à des manifestations massives, Kabila avait fini par renoncer à son projet.
Aujourd’hui, alors que Félix Tshisekedi ambitionne d’apporter des changements constitutionnels, le FCC met en garde contre un retour aux troubles de 2015, accusant le président de s’engager dans une voie périlleuse pour la cohésion nationale. La coalition de l’ancien président appelle ainsi les Congolais à faire front commun contre ce qu’elle considère comme une atteinte à la Constitution et à l’unité du pays.
La situation politique en RDC semble s’orienter vers un climat de tensions, alors que l’opposition se prépare à mobiliser ses partisans pour défendre ce qu’elle considère être une des dernières protections contre des dérives autoritaires.