Union européenne

L’Union européenne a annoncé, ce lundi 24 février, la suspension des consultations en matière de défense avec le Rwanda. Cette décision fait suite à l’implication avérée des troupes rwandaises aux côtés des rebelles du M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), une situation qui suscite de vives préoccupations au sein de la communauté internationale.

Une sanction forte contre Kigali

Lors du Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne, la Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, a justifié cette mesure en affirmant que l’Union attend du Rwanda un retrait immédiat de ses forces de la RDC.

« Les consultations sur les questions de défense avec le Rwanda ont été suspendues. Il y a également une décision politique d’appliquer des sanctions selon l’évolution de la situation sur le terrain. Nous avons demandé au Rwanda de retirer ses troupes du territoire de la RDC », a-t-elle déclaré.

En plus de cette suspension, l’UE prévoit de réévaluer le protocole d’accord sur les matières premières critiques conclu avec Kigali, marquant ainsi un durcissement de sa position face à la crise sécuritaire qui secoue la région des Grands Lacs.

Une pression internationale grandissante

L’annonce de Bruxelles s’ajoute aux récentes condamnations émises par d’autres acteurs internationaux. La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais, pointant du doigt leur soutien au M23.

Les États-Unis ont également pris des mesures concrètes en imposant des sanctions ciblées contre James Kabarebe, ancien général et actuel ministre d’État rwandais chargé de l’Intégration régionale, ainsi que Lawrence Kanyuka, porte-parole civil du M23. De son côté, la Belgique a suspendu toute coopération militaire avec Kigali, adoptant ainsi une position similaire à celle de l’UE.

Dans une déclaration conjointe publiée le mercredi 19 février, le Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs, qui regroupe plusieurs puissances occidentales (Allemagne, Belgique, Danemark, États-Unis, France, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et UE), a également exigé le retrait immédiat de l’armée rwandaise du territoire congolais.

Vers une escalade diplomatique ?

Face à ces pressions croissantes, Kigali pourrait se retrouver diplomatiquement isolé si la situation ne venait pas à évoluer rapidement. L’Union européenne et ses partenaires semblent déterminés à accentuer les sanctions si le Rwanda ne met pas un terme à son ingérence dans l’Est de la RDC.

Alors que la communauté internationale renforce son engagement pour restaurer la stabilité dans la région, la réaction du gouvernement rwandais à ces mesures sera déterminante pour la suite des relations entre Kigali et ses partenaires occidentaux.