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Kinshasa, juin 2025 — Face à la pénurie prolongée de médicaments contre la tuberculose dans les 34 zones de santé de la province du Nord-Kivu, la République démocratique du Congo vient de franchir un cap historique : la production locale de médicaments antituberculeux est désormais une réalité.

La cérémonie de remise officielle du premier lot a été présidée par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Dr Roger Kamba, qui a salué un pas décisif vers l’autonomie pharmaceutique du pays. Produits par un laboratoire congolais, ces médicaments viennent combler un vide critique dans un contexte marqué par une recrudescence des cas de tuberculose et une situation sécuritaire fragile à l’Est du pays.

« La santé de notre peuple est notre priorité, en dépit de la situation actuelle que traverse notre pays », a déclaré le ministre, qualifiant cette initiative de « symbole de résilience face à la guerre injuste imposée à la nation ».

La situation est particulièrement alarmante dans le Nord-Kivu, où les ruptures de stock persistent depuis plus de trois semaines. Selon les statistiques sanitaires locales, près de 15 000 cas de tuberculose ont été enregistrés en 2025, contre 7 805 cas en 2018. Cette hausse s’explique par l’accès limité aux soins et aux tests de dépistage dans les zones en conflit.

Ce projet de production locale s’inscrit dans la stratégie nationale visant l’élimination de la tuberculose à l’horizon 2035. Il permettra non seulement de répondre à la demande nationale, mais aussi de réduire la dépendance aux importations, souvent perturbées par les crises logistiques et sécuritaires.

Le ministère de la Santé assure que cette initiative sera progressivement étendue à d’autres pathologies prioritaires, avec l’ambition de bâtir une industrie pharmaceutique solide, au service de la population congolaise.