LUCHA

Kisangani, 26 août 2025 – La polémique enfle dans la province de la Tshopo. Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a déposé, ce mardi, une lettre de dénonciation auprès du président de l’Assemblée provinciale, Mateus Kanga, concernant le financement jugé exorbitant des concerts de l’artiste Rebo Tchulo, organisés les 16 et 17 août derniers sous le patronage du gouverneur.

Selon les informations recueillies par le mouvement et relayées par la presse locale, le cachet de la chanteuse kinoise avoisinerait les 150 millions de francs congolais. Une somme qualifiée de « scandaleuse » par la LUCHA, au regard des multiples défis socio-économiques et sécuritaires auxquels fait face la population de Kisangani.

Une dénonciation face à la précarité locale

Dans son document, le mouvement citoyen dresse un tableau sombre de la situation de la province :

  • routes délabrées,
  • recrudescence de la criminalité et violences urbaines,
  • manque de moyens pour la police,
  • pénurie d’eau potable et maladies hydriques,
  • délestages électriques chroniques,
  • salaires impayés des agents du gouvernorat.

Pour LUCHA, le financement d’un spectacle dans un tel contexte s’apparente à une « dilapidation des fonds publics », traduisant une mauvaise priorisation des dépenses et un manque de vision stratégique.

Une action parlementaire réclamée

Le mouvement citoyen ne se limite pas à la dénonciation. Il demande formellement à l’Assemblée provinciale d’ouvrir une action parlementaire dès la prochaine rentrée, afin de :

  • vérifier le montant exact engagé et sa conformité avec le budget provincial,
  • tirer les conséquences politiques de ce choix de dépense,
  • instaurer des mécanismes de transparence pour éviter que de tels cas ne se répètent.

Affichant sa confiance dans le « sens d’engagement patriotique et républicain » des députés provinciaux, LUCHA espère que l’Assemblée prendra ses responsabilités face à ce qu’elle qualifie de mauvaise gestion et d’atteinte à l’éthique publique.

Les regards tournés vers l’Assemblée

Cette affaire, désormais entre les mains de l’organe délibérant de la Tshopo, place l’Assemblée provinciale face à un test majeur de transparence et de gouvernance. Dans une province confrontée à des besoins pressants, la réaction des élus sera scrutée comme un signal fort sur la gestion des fonds publics et la redevabilité des institutions.