Kinshasa, 1er juillet 2024 – Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances de la RDC, a pris un vol pour Paris le 30 juin, malgré les efforts de la Direction Générale de Migration (DGM) pour l’empêcher de quitter le pays. La DGM avait refusé son embarquement le 29 juin en raison des accusations de détournement de fonds publics.
Nicolas Kazadi et son épouse ont quitté le pays pour des raisons de santé, tandis que ses coaccusés, François Rubota et Mike Kasenga, sont détenus à la prison centrale de Makala après leur audition par le Procureur Général près la Cour de cassation. Ce départ soulève des questions sur l’efficacité du système judiciaire congolais.
Interrogés sur le sujet, des proches de Nicolas Kazadi confirment que ce dernier est effectivement malade. À en croire, l’ex-ministre des Finances, loin de se soustraire, rentre à Kinshasa dans 15 jours, soit le 15 juillet pour affronter la justice congolaise.
Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, avait promis des poursuites rigoureuses contre tous les coupables impliqués dans ces scandales de corruption de l’affaire Stever Construct. Toutefois, la capacité de la justice à traiter équitablement tous les accusés est remise en question par le départ de Nicolas Kazadi.
Le 28 juin, la réquisition du Procureur général de la Cour de cassation avait été déposée sur la table du président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, pour lever les immunités parlementaires de Nicolas Kazadi. Cette levée d’immunité aurait permis aux autorités judiciaires de poursuivre sans entrave l’ancien ministre, désormais député. Cependant, Kazadi a été autorisé à quitter le pays.
Cette situation met en lumière les défis persistants de la RDC en matière de lutte contre la corruption et de renforcement de l’état de droit, essentiels pour la stabilité et le développement du pays.