Primera Gold

Dans une initiative stratégique, la République Démocratique du Congo (RDC) a accru sa participation dans Primera Gold, une entreprise établie en partenariat avec les Émirats arabes unis (EAU) pour l’exploitation et l’exportation de l’or artisanal congolais. Kinshasa a récemment acquis les 55 % de parts détenus par les EAU, affirmant ainsi son ambition de maximiser le potentiel du secteur aurifère tout en attirant de nouveaux investisseurs étrangers.

Le principal objectif de cette prise de participation est d’augmenter les capacités de production et d’exportation d’or artisanal en RDC. En canalisant le commerce informel vers des circuits légaux, Kinshasa espère non seulement accroître les revenus de l’État, mais aussi réduire le financement illicite de groupes armés dans l’est du pays, une région instable et convoitée pour ses ressources naturelles. Cependant, l’insécurité persistante limite les opérations de Primera Gold, qui, en mars 2024, n’exportait plus que 164 kilos d’or par mois, une diminution notable par rapport à l’objectif initial de 1 tonne mensuelle.

Ce partenariat renforcé avec Primera Gold symbolise pour le gouvernement congolais une étape vers la restauration de la souveraineté économique sur ses ressources. Kinshasa compte non seulement sur cette collaboration pour sécuriser les zones minières, mais aussi pour attirer davantage de capitaux étrangers, en montrant l’exemple d’un secteur aurifère revitalisé et en expansion. Les débuts de Primera Gold, qui a réussi à exporter 3 tonnes d’or en seulement sept mois d’activité en 2023, ont déjà suscité un espoir renouvelé quant aux perspectives d’exportation du pays.

Selon les prévisions gouvernementales, cette joint-venture pourrait générer jusqu’à 2,5 milliards de dollars de cash-flow d’ici trois ans, un potentiel bénéfique pour l’économie congolaise en quête de diversification.

Pour Kinshasa, cette participation majoritaire dans Primera Gold est une avancée majeure dans sa lutte pour le contrôle des ressources naturelles et le développement économique du pays. Cependant, la réussite de cette initiative reste conditionnée par la stabilisation de la sécurité dans les régions minières et l’efficacité des mesures visant à formaliser le commerce de l’or artisanal.

Avec cette démarche, le gouvernement congolais espère non seulement mettre fin aux circuits illégaux, mais également renforcer la position de la RDC comme acteur clé sur le marché mondial de l’or artisanal, tout en créant des opportunités pour un avenir plus sécurisé et prospère.