Bosembe

Kinshasa, RDC – Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Christian Bosembe, a annoncé une interdiction formelle aux médias de diffuser, commenter ou relayer les propos de l’ancien président Joseph Kabila ainsi que toute actualité liée à son parti, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).

Cette décision, annoncée sur les ondes de la radio Top Congo, a suscité une vive réaction de l’opposition. Patrick Nkanga, rapporteur du bureau politique du PPRD, a remis en question la légitimité de cette mesure, s’interrogeant sur le fondement juridique permettant au président du CSAC d’imposer une telle interdiction. Il a dénoncé une atteinte à la liberté d’expression et au pluralisme politique.

Marie-Ange Mushobekwa, ancienne députée et ex-ministre des Droits humains, a également critiqué cette décision, rappelant que trois mois auparavant, le CSAC avait interdit aux médias de couvrir les activités du mouvement rebelle M23/AFC et du Rwanda. Elle a souligné l’incohérence de cette mesure, notamment lorsque la RTNC a diffusé des informations sur les pourparlers avec le M23/AFC à Doha, montrant des images d’autorités congolaises en compagnie de responsables rwandais.

Christian Bosembe a défendu sa décision en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une censure et qu’aucun droit n’avait été violé. Il a déclaré : « Il ne faut pas faire de la télévision une tribune de subversion. »

Cette interdiction intervient dans un contexte politique tendu, alors que le Sénat a récemment levé les immunités parlementaires de Joseph Kabila, ouvrant la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires pour complicité avec la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda.